Josep M Jujol, un architecte digne de mention.
Josep Maria Jujol, fils de l’architecte Josep Maria Jujol Gibert, est décédé récemment.
Jujol junior a consacré une grande partie de sa vie à l’œuvre de son père à travers les Archives Jujol, situées à Els Pallaresos. Il était également directeur de l’association des Amis de Jujol et auteur de nombreux ouvrages sur l’œuvre de son père.
En 2018, nous avons pris contact avec Jujol junior pour éditer (rééditer ?) la Table ovale double. Cette table et une autre ont été exposées dans une exposition au Museu Nacional d’Art de Catalunya conçue par l’artiste Perejaume. Dans cette exposition, intitulée Maniobra Perejaume, l’artiste a associé des œuvres du musée à des œuvres d’autres artistas en prêtant attention aux formes ovales.
Dans l’exposition, Perejaume a associé la Table ovale double à un dessin de Joan Miró, et la Table basse ovale à un dessin d’Antoni Tàpies.
C’est à partir de cette exposition que nous avons eu l’idée d’éditer la table Jujol 1920, comme nous l’avons appelée. Le modèle original est constitué de deux plateaux ovales superposés sur deux plans qui forment, en trois dimensions, une croix soutenue par une structure de lattes.
La relation avec Jujol junior était empreinte d’une grande complicité. Lors d’une des visites à Els Pallaresos, nous avons enregistré une interview dans les archives Jujol. Dans cette interview, Jujol junior a défendu la figure de son père. Comme c’est souvent le cas, l’œuvre de Jujol n’a pas été suffisamment reconnue.
Heureusement, à partir des années 1960, le mouvement moderniste a commencé à être défendu, ainsi que la figure méconnue de Jujol en particulier. L’architecte Oriol Bohigas, qui avait lui-même été son élève, a participé à cet élan. Jujol a été un collaborateur exceptionnel de Gaudí, qui lui a permis d’expérimenter en toute liberté. À la fin de sa carrière, il a expérimenté tous les styles jusqu’à forger son propre univers créatif, loin du conventionnalisme de son époque.
Chez Mobles 114, nous avons également voulu participer à la diffusion de son travail de designer. La table que nous avons choisie pour cette édition se trouve au Museu Nacional d’Art de Catalunya et nous pensons qu’il s’agit d’une pièce unique. La façon dont elle est construite, avec des assemblages imparfaits, certains avec un clou direct, sans colle ni contact entre les parties, d’autres dans lesquels la vis traverse le bois ou des plans inclinés qui ne s’emboîtent pas, nous fait penser que la table est plus un prototype qu’une pièce provenant de l’atelier d’un ébéniste.
Peut-être s’agit-il d’une table à moitié fabriquée par un ébéniste, à moitié fabriquée par un bricoleur (peut-être Jujol lui-même ?). Peut-être… Ce qui est sûr, c’est qu’elle faisait partie du mobilier que l’architecte avait dans sa maison, sur la Rambla Catalunya de Barcelone. Son fils en témoigne par ses souvenirs. Il explique qu’ils l’avaient placé devant une fenêtre avec quelques vases, un dans chaque plateau. Parfois avec, parfois sans fleurs.
L’un des moyens de valoriser Jujol est de montrer son œuvre. Jujol était architecte, mais il dessinait, peignait, sculptait et concevait également. Sur le marché, avant notre réédition, il n’y avait que la bouteille en verre Casa de Familia éditée par BD Barcelona Design.
La table Jujol 1920 (nom que nous avons choisi dans le but de faire connaître le nom Jujol) est sa première création de mobilier sur le marché et fait partie du catalogue Classic de Mobles 114.
L’œuvre et les archives de l’architecte sont réparties entre le COAC, le MNAC et les Archives Jujol.
Photographies des archives Jujol de Meritxell Arjalaguer